5G : l'UE(Union Europeenne) dit oui à Huawei mais pose des règles strictes
L’UE a donné son feu vert à Huawei pour développer la 5G sur son territoire, sous des conditions strictes, le 29 janvier 2020. |
Au risque de mécontenter les États-Unis, l’Union européenne a accepté mercredi que le géant chinois des télécom Huawei développe la 5G. Il le fera cependant sous de strictes conditions.
Après Londres, l’Union européenne (UE) a ouvert à son tour sa porte au chinois Huawei, mercredi 29 janvier, pour développer la 5G.
Les États-Unis font pression sur leurs alliés pour exclure Huawei, qu’ils soupçonnent d’espionnage pour le compte de Pékin : l’Australie et le Japon les ont écoutés, mais l’UE résiste, même si elle est toujours sous la menace d’une guerre commerciale avec Washington.
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Nous en Europe, on accepte tout le monde mais on a des règles, ces règles sont claires, exigeantes”, a déclaré le commissaire européen à l’Industrie, Thierry Breton, lors de la présentation d’un guide de mesures à prendre dans l’UE pour assurer la sécurité des réseaux 5G.
Cette “boîte à outils”, élaborée par tous les États membres de l’Union en collaboration avec la Commission européenne, contient des recommandations sur ce qu’il convient de faire pour éliminer les risques spécifiques au déploiement des infrastructures de la nouvelle technologie.
Ces préconisations, que les États membres de l’UE ont promis de suivre, ne sont pas contraignantes.
Selon le communiqué de l’UE, il est recommandé de procéder à des “exclusions nécessaires (…) pour les actifs critiques et sensibles (…) tels que les fonctions de gestion et d’orchestration du réseau”.
Chaque pays et chaque opérateur est également appelé à “avoir plusieurs sources de fournisseurs pour diminuer les risques”.
Huawei a ausstôt salué la décision et félicité les Européens pour leur approche “objective et basée sur les faits”.
Difficile de se passer de Huawei
Numéro deux sur le marché des smartphones, le chinois Huawei s’est imposé dans le développement de l’Internet mobile ultra-rapide 5G face à ses rivaux suédois Ericsson, finlandais Nokia et sud-coréen Samsung.
Il paraît difficile pour l’Union de se passer de Huawei : sur le plan industriel, il dispose d’une avance technologique sur ses concurrents et il est déjà présent dans de nombreux pays.
En Allemagne, les opérateurs ont actuellement jusqu’à 60 % d’équipements Huawei dans leurs réseaux 3G et 4G, de sources concordantes. Une situation qui rendrait difficile le passage à une 5G sans équipements chinois, impliquant la réinstallation de nouveaux équipements 4G notamment, et donc un surcoût important et du retard dans le déploiement.
Côté français, si une loi prévoit de renforcer le contrôle des équipements de réseaux avant leur installation afin de garantir leur sécurité, aucune disposition ne cible spécifiquement le groupe chinois.
En Espagne, Italie, Pologne ou Grèce notamment, il est déjà prévu que les opérateurs utilisent Huawei dans leurs déploiements, aux côtés d’Ericsson et Nokia.
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