Les services secrets russes recrutent.. via les petites annonces sur Leboncoin
Leurs cibles, généralement de jeunes diplômés, sont d’abord approchées pour servir de professeurs particuliers à leur éventuel futur agent traitant… avant que ce dernier ne leur demande des informations de plus en plus confidentielles quant à leur secteur d’activité. Des informations sur la technologie de pointe, mais aussi sur la politique intérieure française ont ainsi été obtenues.
Un mode opératoire rodé
Identifiés dans plusieurs cas distincts, les services secrets russes ont bien travaillé leur approche. À chaque fois, après avoir repéré le profil de jeunes diplômés qu’ils ont suggérés prometteurs, ils les contactent pour leur demander des cours dans leurs spécialités. Après quelques séances pour les mettre en confiance, ils leur proposent, pour quelques billets de plus, de leur transmettre des informations beaucoup plus sensibles.
Les cas cités par l’article du Monde qui relate cette affaire inclut ainsi un ingénieur développé des technologies civiles et militaires. Un autre profil découvert rédigeait des notes sur la politique française et sur le projet énergétique du pays, notamment en ce qui concerne le gazoduc Nordstream 2. En tout, la DGSI aurait identifié au moins 12 cas similaires. À chaque fois, l’interlocuteur bannit aussi vite que possible les contacts électroniques pour ne pas laisser de traces.
La grosse présence des services secrets russes en France
L’éclatement de l’URSS n’a visiblement pas suffi à faire disparaître toutes les habitudes des services de renseignement russes. Si le FSB est le plus connu des successeurs du tristement célèbre KGB, c’est ici le SVR, chargé du renseignement extérieur, qui est en cause.
Ces agents ainsi désignés sont relativement intouchables, car ils travaillent le plus souvent distinctement pour l’ambassade de Russie à Paris et sont donc couverts par l’immunité diplomatique. La DGSI, qui a identifié environ 75 agents russes sur le territoire français, doit le plus souvent se contenter de les surveiller de très près, voire de leur faire passer de discrets messages pour leur faire comprendre qu’ils le sont. La France se réserve cependant le droit d’en expulser si les activités de ces agents doivent mettre en péril des intérêts nationaux. C’est notamment ce qu’il s’est passé en avril dernier, quand 6 diplomates russes ont été contraints de quitter le territoire.
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